mercredi 1 juillet 2015

Lettre ouverte adressée à M. Nguyen Phu Trong, à l'occasion de sa visite prochaine des Etats-Unis (3)


(suite)

L'objectif final de l'éducation sera de favoriser l'épanouissement personnel et social. En ce qui concerne l'épanouissement individuel, l'éducation se doit donner à chaque enfant la chance égale de s'instruire intellectuellement et physiquement. Quant à l'épanouissement social, j'entends par ces termes la possibilité des élèves de réussir dans leur vie et leur carrière, mais également la possibilité pour la société de se réjouir de la diversité des compétences de ses citoyens, ce qui assure la force de la société, et aussi son bonheur.

L'éducation, ce beau produit de la société et de l'humanité, est alors liée étroitement aux devoirs et intérêts de chaque famille, car ces deux institutions ensemble pourront créer un milieu propice pour l'enfant qui le fait croître. Quant nous parlons de la famille, c'est le rôle de la femme qui doit attirer toute notre attention. Dans son article sur l'éducation des filles (A world of schoogirls - http://www.project-syndicate.org/commentary/the-impact-of-educating-girls-on-economic-growth-in-developing-countries-by-shashi-tharoor), Shashi Tharoor, un ancien sous-secrétaire général de l'ONU et ancien ministre d'Etat indien pour le développement des ressources humaines, a insisté sur l'importance de l'éducation donnée aux filles dans le développement de la famille et de la communauté. Plus une femme bénéficie de temps de l'éducation, mieux elle s'occupe de la santé de la famille et de l'éducation de ses enfants. Non seulement les femmes contribuent en force et en temps à la famille, mais aussi elles participent au développement de l'économie du pays par leur travail dans la société. Nous mesurons alors toute l'envergure de l'erreur fatale du confucianisme chinois qui, par sa discrimination sexuelle, a réduit à néant le rôle et la contribution de la femme dans la famille et dans la société. Les études scientifiques et aussi le bon sens nous révèlent que, dans tous les pays devenus civilisés, les femmes sont traitées de manière égale aux hommes.

Cette idée nous ramène encore une fois à notre cher dirigeant Ho Chi Minh, qui a eu le grand mérite de promouvoir, depuis la fondation de son gouvernement et de notre Vietnam indépendant en 1945, l'éducation et le développement de la femme. Rappelons-nous que les femmes vietnamiennes ont obtenu leur droit de vote depuis cette même année, un an seulement après les femmes françaises. Dans l'histoire littéraire française, nous avons constaté également l'apparition des écrivains femmes notamment depuis la deuxième moitié du 19e siècle, ces auteurs féminins ont apporté leur part non seulement à faire fleurir la littérature, mais aussi elles ont contribué considérablement à propager l'éducation, par leurs écrits de vulgarisation des textes scientifiques pour les enfants.

Plusieurs critiques s'élèvent contre le régime communiste vietnamien, l'accusant responsable du ralentissement du développement du pays. Pour objecter à ces opinions, je souhaiterais attirer leur attention sur le fait que, sous le régime communiste, les femmes vietnamiennes ont connu un certain épanouissement qu'elles n'ont pas connu avant, et que les femmes de tant d'autres pays n'en ont pas vraiment obtenu ; cet épanouissement consiste en leur indépendance, leurs droits à l'éducation, à l'étude. Le Vietnam n'est certes pas encore un pays riche et puissant, mais c'est un pays stable et pacifique, et où les femmes et les enfants ne sont pas en souffrant ; je pense à des pays où, par les conflits et les guerres ou par un régime opprimant les femmes, même en ce 21e siècle, les femmes et les enfants n'ont pas à manger et n'ont pas l'avenir.

(à suivre)

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